BEGC – le bilan de 10 ans de BIM

Yann GRESSIER, chef de projets ingénierie des grandes cuisines

Il y a 10 ans nous recevions Yann GRESSIER pour une présentation du BIM chez BEGC… où en sont-ils aujourd’hui ?

Revit a été intégré très tôt chez BEGC avec une orientation BIM ? Où en êtes-vous en 2024 ?

Yann GRESSIER : Je suis tombé dans la marmite du BIM il y a 10 ans et j’ai tout développé en interne. Après avoir transmis le flambeau à un collègue, j’ai aujourd’hui une vision plus macro. Depuis 2014, nous avons amélioré l’outil Revit avec des plugins par développement interne ou externe pour qu’il corresponde à notre façon de travailler. Par exemple, nous disposons désormais de fonctions telles que l’automatisation d’export de listes xlsx, la génération de pièces, le repérage automatique, un gestionnaire de familles.

Et pourquoi pas à terme la génération de CCTP

Quel est l’apport que vous constatez après 10 ans ?

Chez BEGC, la pratique du BIM a enrichi les informations liées aux objets et aussi nourri notre curiosité. Le BIM permet en effet d’apprendre beaucoup au gré des formations externes ou autodidactes, ainsi qu’au fil des échanges avec les BIM managers sur les différents projets. J’observe à mon niveau que la vraie utilisation du BIM reste marginale. Les maîtrises d’ouvrage n’ont pas toujours la vision et les outils pour exploiter des données une fois la maquette livrée.

Concrètement, comment travaillez-vous sur un projet BIM ?

Nous possédons une forte expérience sur Revit et les plateformes collaboratives (BIM collaborate Pro, Kroqi principalement). Même si la plateforme simplifie la récupération des maquettes nécessaires et à jour, nous ne l’utilisons pas pleinement. En effet, sur les projets sur lesquels nous intervenons, notre besoin principal est la vérification des PDF, DWG.

Sur un projet BIM, nous utilisons majoritairement la convention BIM pour connaître les éléments essentiels à notre partie : géoréférencement, positionnement, codification des familles. Pour ce dernier point, nous utilisons Diroots pour modifier le nom des familles en toute simplicité dans Revit. Pour le collaboratif, nous récupérons les remarques du BIM manager dans un fichier xlsx et parfois BCF.

Revit et le BIM pour tous chez BEGC ?

En 10 ans, la structure de BEGC a évolué. Au commencement nous avions un binôme 1 chef de projet / 1 dessinateur, avec le BIM aujourd’hui nous avons mis en place un pôle chefs de projets, un pôle coordinateurs BIM. Sur des projets réels et des besoins spécifiques, je partage mon savoir-faire sur Revit en formation interne.

Nous avons adapté Revit à l’usage des chefs de projets. Il existe 2 profils : celui qui gère tout de A à Z ou bien celui qui travaille en binôme avec des coordinateurs BIM. Pour le premier, la maîtrise de Revit apporte plus de rapidité sur la gestion de projets et favorise la fidélisation des clients. Par exemple, nos clients apprécient les modifications en temps réel suivant leurs remarques (via écran partagé). Pour le deuxième, grâce à Revit et au cumul des compétences nous pouvons traiter plus de dossiers.

Les alternants que nous accueillons sont parfois formés à Revit à l’école tandis que les coordinateurs BIM sont formés aux outils de conception, au BIM et à la programmation.

Comme je le disais en amont, l’usage de Revit est une évidence pour tous, mais pas le BIM. Il faut être un coordinateur BIM avec de l’expérience pour visualiser les avantages du BIM. En effet, le BIM est difficile à appréhender, sa finalité est liée à l’usage premier. Nous visualisons les avantages pour la conception et l’exécution, mais le client n’a pas toujours conscience des données qu’il récupère à la livraison et ne possède pas toujours les outils pour exploiter les informations des maquettes.

Quels sont les bénéfices du BIM et de Revit pour BEGC ? pour toi ?

Le BIM et Revit bénéficient tous deux à l’image de l’entreprise. Dans mon quotidien, autant le BIM rajoute des procédures à suivre et cadre les informations à transmettre, autant Revit est un outil qui représente un véritable atout.

Revit améliore la communication avec le client. En effet, c’est un vrai plus pour l’aider à se projeter. La notion d’espace est particulièrement délicate et un plan 2D est difficile à intégrer pour un client final. Notre objectif est qu’il ne soit pas déçu à la livraison. Les images orientent la projection du client dans son aménagement futur. Les vues 3D, coupes issues de Revit donnent accès à des détails pour que le client puisse identifier si nous répondons bien au cahier des charges. Il peut alors nous partager des commentaires et demandes complémentaires. Nous allons même plus loin parfois en proposant des images réalistes ou vidéos produites avec Twinmotion.

Quelle est ta vision du BIM, de ton métier dans 10 ans ?

Ce n’est pas la même vision qu’à mes débuts… Je réalise avec l’expérience que le déploiement du BIM est complexe et prend du temps. Il dépend des enjeux et des moyens des structures.

J’entends parler de l’intelligence artificielle autour de moi mais je ne l’utilise pas encore. J’imagine que dans 10 ans l’IA sera sûrement plus intégrée. Je pense également que le BIM niveau 3 sera courant avec une vraie exploitation du BIM pour la maîtrise d’ouvrage.

En 2034, j’imagine que les tâches répétitives seront rares.

C’est pour appréhender demain qu’il faut s’adapter et se documenter.

Merci pour ton partage d'expérience. En 3 mots, que peux-tu dire de ta collaboration avec Atlancad ?

Atlancad nous accompagne depuis le début. Vous êtes de bon conseil pour l’usage de l’outil Revit en formation et support technique.

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